vendredi 10 juillet 2015

Casser la croûte !

Casser la croûte ! C'est une expression triviale pour dire "manger". On a casser la croûte = on a mangé. On imagine qu'il s'agissait de la croûte du pain, croûte que l'on entaillait au couteau après avoir tracer symboliquement la croix dessus.
En "cassant la croûte", on passe du monde extérieur au monde intérieur, et on s'en nourrit.
Ainsi, on va casser la coquille de l'oeuf pour faire l'omelette, une nouvelle association, et s'en nourrir.
C'est l'origine même de l'agriculture : on casse la croûte, pénètre la sacro-sainte prairie pastoral, et on la retourne avec la charrue : ce qui était dedans deviens dessus... Dessus qui deviens le champ de blé, nouvelle nourriture.
Devoir casser la croûte pour passer du monde extérieur au monde intérieur et s'en nourrir. Casser la croûte est un crime pour le monde pastoral car cela met bas ce sur quoi ce monde repose, à savoir la prairie.
Traduit actuellement, on comprendra qu'Uber est un crime pour les taxis tout comme AirBn est un crime pour les hôteliers.
Le monde pastoral ne peut que rester arqué sur ses privilèges, sur ses rentes offertes par la situation en cours.

En cassant, on brise l'unité pastorale en cours, on créé une division, on créé un trouble à l'ordre social de la prairie. Plus les autorités relèvent de l'esprit de la prairie, esprit du statu quo, plus elles s'opposent à tout évolution leur apparaissant comme une révolution susceptible de remettre en cause leurs prérogatives.

Les autorités de la prairie ne peuvent que s'opposer à l'émergence de tout savoir individuel. Le savoir doit être noyauté par le collectif. Casser la croûte est de l'ordre de l'interdit.

Casser la croûte, c'est comme permettre une voie d'eau dans la coque du bateau qui, pourtant, nous transporte. C'est scier la branche sur laquelle l'on repose. Ainsi la coexistence plus ou moins pacifique (cf. certains taxis avec Uber) entre deux mondes : l'un en perdition, l'autre en émergence.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire