mercredi 8 juillet 2015

La fusion-destructrice !

J'ai un peu de mal (même beaucoup) avec le concept de création-destructrice de Schumpeter. Certes, je comprend que c'est une vue de loin : l'innovation engendre la destruction de l'existant. Ainsi avec l'électricité, les marchands de chandelles ont fermés... Il y a donc eu, d'une certaine façon, destruction de l'existant, des marchands de chandelles. Mais il n'y a pas eu destruction au sens où, il aurait fallu détruire les marchands de chandelle pour laisser place au commerce électrique. Les uns ont progressé, tandis que les autres ont régressé jusqu'à disparaître. C'est vrai qu'alors les marchands de chandelles ont comme été détruits mais ils n'ont fait que cesser leur activité. Mais, ok, sur un plan économique, on parle effectivement de destruction. Ce qui apparaissait en comptabilité n'existe plus, c'est donc comme si cela avait été détruit.

Comme je dois être un peu trop terre à terre, cette abstraction a du mal à me convenir. C'est une chance. Cela permet l'approfondissement.

Après ce qui viens de m'arriver (voir le précédent post : Se reconnaître bœuf), je pense être en mesure de mieux comprendre le mécanisme de concrétisation de l'innovation. Il est résumé par le populaire "On ne peut faire d'omelette (de création nouvelle) sans (destruction) casser d’œuf". Concrètement, lorsqu'on est dans la réalisation, dans la mise en place d'une nouvelle qualité, on ne peut que détruire l'existant pour en faire autre chose : ainsi les oeufs devenant omelette avec comme corollaire, la casse de la coquille de l'oeuf, de ce qui empêchait la nouvelle fusion.

Le fait qu'une "création" (en fait, une transformation) se manifeste est immanquablement lié à de la casse, casse que l'homme de finesse (le pasteur) aura du mal à supporter. En fait, le fait même qu'il y a de la casse serait donc plutôt une bonne nouvelle : cela indiquerait qu'au fond, la mayonnaise prend, qu'une nouvelle qualité se met en place. Et la religion catholique de pardonner les erreurs. En cela, elle serait clé de voûte de la marche en avant de la société. Mon erreur a donc été d'avoir été un enfant sage, de n'avoir rien à me faire pardonner, ce qui me cantonnait dans le rôle d'observateur, de vigie. Le mec dont la vie s'émaillait de bêtise, la construisait en faite. Et les ours (les boeufs) de triompher, d'occuper le terrain au grand dam de ceux qui s'estiment de loin les meilleurs, car beaucoup plus fins. Ils sont en fait disqualifiés. Qu'ils s'organisent alors en bande, tels les socialistes, pour quand même prendre l'ascendant, cela est une autre histoire.

Le mécanisme d'innovation serait donc un mécanisme de fusion-destructrice : on met en place une nouvelle qualité, ce qui a pour conséquent de générer de la destruction qui peut paraître accidentelle mais serait directement liée à la mise en place de cette nouvelle qualité. Me voilà donc équipé pour comprendre les accidents qui m'arrivent. Ce n'est pas une raison de les encourager mais, s'ils arrivent, de mieux les accepter.

En faisant dans l'informatique seulement, j'évitais la confrontation avec la réalité concrète. En la connectant à l'électronique, je m'expose à casser du matériel, à griller des cartes... Mais ce serait la condition sine qua none de la matérialisation d'une nouvelle qualité. Mais qu'est-ce que je n'étais pas content juste avant de faire ce bilan en écrivant ce post. En effet, je venais de griller ma première carte, grillage partielle qui curieusement l'empêche de fonctionner seulement sur mon tout dernier ordi... J'estimais cela inadmissible. Mais bon, s'il s'agit d'un témoignage que la sauce prend, qu'une fusion qualitative est en cours... je dois accepter cette perte. Faire état de fusion-destructrice me semblait alors plus parlant que le terme de création-destructrice. Mais après cette réflexion, je pense que les deux se valent. Je comprend la création comme une fusion qualitative exigeant une destruction que la mentalité catholique est en mesure de pardonner.

1 commentaire:

  1. C'est le principe majeur de la recherche ; faire des tests et donc tout le "pas bon"
    ...est detruit ; c'est aussi le principe de selection car enfin si tout le monde avait tout bon des le premier essai...hum !?

    Sympa ton retour au blog

    RépondreSupprimer