lundi 29 juin 2015

La cage

Comment s'échapper de ce qui nous semble en perdition ? Nous avons tous fait cette expérience qui nous a permis de naître. En effet, foetus, notre monde était en perdition : nous prenions du volume et notre espace intra-utérin nous était relativement de plus en plus restreint. Il nous fallait naître à plus de liberté, d'espace, et pour ce faire mettre en oeuvre... "La cage". C'est paradoxal, mais c'est ainsi.

Cette nuit, je me forçais à réfléchir sur les conditions de notre libération. J'avais déjà écrit le précédent post : Prendre le large, hisser la grande voile... et je continuais à m'interroger. Et j'ai fini par comprendre qui fallait renouveler la conscience de notre respiration, mieux prendre conscience de la valeur de notre cage thoracique, expression d'un joug intérieur qui permet un espace intérieur amorce de liberté tout court.

Une autre idée m'avait traversé l'esprit, notion de joug maternel. Celle-ci m'a été mise en tête il y a bien longtemps, suite à la consultation par curiosité d'une "voyante". On y précisait que, me concernant, le lien maternel n'aurait jamais été rompu et que le joug maternel allait devenir quelque chose de positif pour moi. Il faudrait que je retrouve les notes que j'avais alors prise.

Le joug maternel, est-ce cette nécessité d'être alimenté par la mère, impérieuse nécessité de notre état de foetus qui se prolonge plus ou moins longuement une fois que nous sommes né ? Je suis en tout cas parti sur cette idée. Personnellement, bien qu'ayant 58 ans, je suis toujours alimenté par ma mère chez qui nous (je suis une famille) vivons, mère qui a 80 ans. Je pense que cela agace au plus au point ma soeur diplômée de psychomotricité, soeur pour qui, je suppose, le joug maternel doit être jeté pardessus bord...

On peut me dire : mais comment vas-tu faire lorsque tu perdras ta mère ? Il se trouve que ma copine et aussi mère de mes deux très jeunes enfants (3 ans et 1 ans) est née le même jour anniversaire que ma mère, et que leur mère respective ont aussi quasi la même date anniversaire (à 1 jour près je crois).  C'est extrêmement curieux, et c'est avec ma mère que ma copine a appris à cuisiner.

Donc, me concernant, le joug maternel est bien présent... Il est d'autant plus nécessaire pour moi d'en faire quelque chose de positif. J'ai déjà compris que si l'on pense le joug comme quelque chose nous retenant, il fallait aussi le comprendre positivement, comme quelque chose nous empêchant de nous effondrer l'un sur l'autre, quelque chose maintenant un espace entre deux qui, ainsi, ne peuvent complètement fusionner. Le joug est donc à l'image de notre cage thoracique. C'est en nous libérant de notre mère, en sortant, que nous mettons en oeuvre cette cage thoracique, que nous commençons à respirer par nous-même, respiration clé d'une certaine indépendance, d'une prise de large. C'est là l'origine de notre autonomie... Ensuite d'apprendre à nous mouvoir, à marcher, à parler...

Renaître à nouveau exige donc, avant de savoir à nouveau courir par exemple, de reprendre pied dans sa respiration. Mon séjour de deux ans et demi en pays tropical et mon retour en pays tempéré m'incite à prendre constamment conscience de la valeur de cet air frais, air frais qui rentre dans mes poumons.

Renaître n'exige pas, par exemple, de courir vite et loin pour s'échapper (ce qui m'est impossible ayant les deux genoux en rideau), n'exige pas de se nourrir différemment (dans ce cas, nous ne faisons qu'appuyer sur le joug maternelle en terme de dépendance) où je ne sais quoi d'autres... Non, renaître exige simplement de reprendre en compte sa respiration, cet élément basique qui témoigne du fait que nous sommes encore vivant ou non. Ce n'est donc pas discriminant. C'est à la portée de tous, sauf des athées, de ceux qui ne reconnaissent pas la valeur de Dieu-Jupiter (jug-pater : le père du joug), d'un Dieu libérateur grâce au joug qu'il génère. Ces derniers, refusant Dieu compris comme Croix de lumière électrale, se trouvent aux prises avec le joug sans pouvoir remonter à sa source, au père du joug, puisque considérée inexistante. De là, l'impossibilité de muter en positif ce qui ne peut être considéré comme négatif et à rejeter totalement, mais qui constamment colle à l'être.

Note : je vis avec une femme issue d'un pays plein de croyances que nous, pour notre part, nous avons rejetées. Mais qui dit que nous ne continuons pas de vivre avec les effets de ces croyances, effets nous empêchant d'agir, de nous réveillez (à propos de réveil, lire le  "Wake up" de Christine) ? Par exemple, il n'est pas bien de s'agiter à l'extérieur des maisons, agitation pouvant déranger les "esprits" aussi dit les "étrangers", étrangers que l'on ne voit pas mais qui sont parmi nous, éléments invisibles qui lorsqu'ils nous touchent nous font tomber malade. Ainsi elle m'explique que c'est pour cette raison, que jouant démesurément dans la rivière comme un enfant est capable de le faire, qu'elle est tombée malade, que ses jambes sont devenus toutes noires, d'aller à l'école en chaussette pour cacher cela. La source du refus de s'agiter, de se réveiller, est donc ici connue... Chez nous, nous ne savons plus pourquoi. Il me semble qu'il faut connaitre la source d'un handicap (par exemple Dieu-Jupiter le père du joug) pour ensuite être capable d'en faire une mutation positive. Ainsi, pour ma part de connaitre cette étymologie de Jupiter, père du joug ; et tout récemment -quelques jours- de découvrir cette façon de penser que nous avons rejetée, rejet qui nous conduirait à une certaine inaction en dehors du cadre que nous connaissons, nous réduisant à "gesticuler" seulement en "boite", dans des "boites".

Relativement à ce que j'ai dénommé "Croix de lumière électrale". C'est relatif aux électres EU, E & U, à la lettre diEU, deux fois EU, une fois ensemble (EU), une fois séparée (E & U).
EU peut être illustré comme un pieu, comme le mât de la nacelle de la vigie, vigie qui opère une distance entre l'observateur (lui) et l'observé (la masse). Il y a observation critique, mais impossibilité d'agir, comme existence donc d'un joug qui à la fois nous rend dépendant de nos observations mais aussi ne nous permet pas d'actions correctives.
E & U seraient illustrés par la barre de la croix, de devoir accepter de nous mettre dessous (comme l'un des deux boeufs sous le joug) pour mettre en oeuvre une puissance transformatrice (ainsi le retournement de la sacro-sainte prairie pastorale, révolution agricole). Nous mettre dessous, c'est accepter la valeur de la cage, accepter son intériorisation. C'est comprendre la valeur de ce qui nous empêche de nous effondrez l'un sur l'autre, de ce qui nous donne de l'espace. Ainsi, sur cette barre, d'accrochez la grande voile et de pouvoir alors prendre vraiment le large.

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